vendredi 31 octobre 2014

Samedi 31 octobre 1914

Toujours même travail, tranchées avec abris. On devient à la coule pour les dissimuler.
À onze heures, comme la section quitte le travail, nous avons un moment d'émotion : quelques obus viennent tomber près de nous. Heureusement que ce sont des petits. On se défile dans les tranchées. Ce doit être le ballon captif allemand qui nous signale à une batterie, car nous l'avons vu toute la journée.

Vers 3 heures du soir, comme nous [nous] rassemblons pour nous préparer à changer de cantonnement, trois obus nous arrivent à quelques mètres. Inutile de dire de se cacher. Tout le monde est aplati contre le talus. Cette fois, ils ont frappé plus près que le matin. On s'en tire pour la peur mais il était temps. Heureusement que le sifflement avertit du danger. Nous devions quitter Saint-Aubin dans la soirée aussi se dépêche-t-on à manger la soupe et monter le sac.
Vers 7 heures arrive l'ordre de coucher où nous étions, et départ pour l'autre destination (que l'on ne sait pas encore) à 5 heures du matin. Je m'endors pendant que le canon gronde, et que les marmites tombent à droite et à gauche de l'usine. On dit qu'un monoplan français aurait descendu un Taube dans la soirée. Je voudrais bien que cela soit vrai.

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